Le présent livre, au demeurant, n’a pas la prétention d’épuiser le sujet qu’il aborde : il met en forme, concernant l’itinéraire du grand poète patriotique algérien, ceux des documents, principalement tirés des Archives d’Outre-Mer d’Aix en Provence, qui en traitent. Il s’agit donc, comme l’indique son titre, d’un travail sur Moufdi, surtout tel que le voyait –et le surveillait- l’administration française, dont les soucis étaient certes ceux du pouvoir colonial, mais dont l’information était souvent bien conçue et efficace, donc par lui utilisable, nonobstant les précautions professionnelles obligées de l’historien.
Nous est ainsi présenté un Grand Monsieur de l’Algérie du XXe siècle. Il en épousé les espoirs, les passions et les combats. Non qu’il ait limité son champ d’action à la seule Algérie : il eut de nombreuses attaches avec le reste du Maghreb –la Tunisie notamment. Il y reçut son éducation et sa prime formation politique dans le sillage de Vieux. Et, exilé volontaire de sa patrie aux heures d’une indépendance dont la trajectoire politique ne correspondait peut-être pas pleinement à ses espoirs, il y mourut en 1977, à l’âge de 68 ans. (Extr. Préface G. Meynier).